11, Journée SyPa du 21 mai 2010

Compte rendu de l’atelier 11

Chacun est d’accord pour relever le bénéfice d’entendre des travailleurs de terrain plutôt que la conférence d’un expert. Le groupe relève que les interventions étaient animées et variées. Le fait de connaitre certains intervenants ou institutions est plaisant et apporte un plus. Certaines personnes soulignent qu’elles se sont senties moins seule car consciente maintenant que «nous sommes tous dans le même bateau», quelque soit la fonction (éducateur ou juge).

Chacun a ses compétences et ses limites, chacun est confronté aux limites du système de l’aide à la jeunesse comme de la société en général.
Nous relevons que personne n’est à même de donner une définition unique quant au bien de l’enfant. C’est une notion très subjective, en lien avec les valeurs et les expériences de chacun. Faut-il dès lors, relèvent certains, trouver une définition qui plaise à tous, n’est-ce pas dangereux d’uniformiser cette notion ? Cela n’en fera-t-il pas de petits soldats ? Il est important de ne pas scléroser les demandes mais plutôt de viser l’adaptation de chacun, notamment en fonction du contexte, de l’environnement.
Certains conscientisent les autres quant aux décisions et discours que nous tenons chaque jour : en quoi nos actions sont-elles meilleures que celles des parents ? Quel droit avons-nous d’agir de telle ou telle façon ? Qu’est-ce qui nos actions et paroles?

Comment différencier le bien de l’enfant de notre bien-être en tant qu’intervenant social ? N’est-ce pas cela qui dicte souvent nos comportements et décisions ?

Si prendre en considération l’intérêt du jeune est primordial, que faire de celui de la famille ? Commet agir quand les deux sont contradictoires ? Comment travailler pour concilier les deux, pour les rapprocher ?
L’animatrice nous questionne sur la dépense d’énergie que peut constituer les rencontres entre services dans un souci de collaboration. Pourtant cela devrait selon certains être presque automatique dans le souci du bien être du jeune : pour que les informations soient transmises correctement et que la logique d’action de chacun soit respectée tout en valorisant la cohérence.

Une représentante d’un SAAE nous expliquait les bienfaits et difficultés de mettre en place des cliniques de concertation (regroupant le jeune et ses familiers ainsi que tous les intervenants de la situation). Le fait de se déplacer, de se rencontrer peut également augmenter la confiance que l’on a en l’autre.
Nous relevons également que le bien-être du jeune, c’est aussi l’accompagner par des services qui sont vraiment compétents par rapport à sa problématique. L’enfant doit pouvoir, par exemple, être hébergé dans une structure qui lui correspond et «pas juste pour avoir un toit au dessus de la tête». La connaissance des projets pédagogiques de chacun est une nécessité dans ce cadre, surtout au niveau des mandants qui réalisent les choix d’aide. Mais la réalité de terrain de chacun doit pouvoir être connue de tous; cette journée y contribue.

L’animatrice nous questionne également sur le pouvoir dont nous jouissons par la rédaction de rapport d’évolution et autre courrier. Comme nous l’avait mentionné une juge de la jeunesse lors de la matinée, il s’agit parfois des seules informations dont disposent les mandants pour cerner la situation et choisir leur mode d’intervention. Une conseillère du SAJ relevait à cette occasion sa nécessité d’y lire des faits et propositions d’action et non des interprétations, toujours subjectives.

Nous relevons enfin l’évolution qui s’est dessinée au fil des années quant au choix laissé au jeune : il a maintenant de plus en plus droit à la parole. Si nous sommes tous d’accord pour souligner le caractère indispensable de cette évolution, il ne faut pas tomber dans l’excès inverse : donner tout le pouvoir au jeune sous prétexte que c’est pour son bien. Il doit pouvoir faire ses expériences mais doit aussi acquérir de la maturité pour mener sa vie au mieux.

Nous terminons sur une réflexion concernant le manque de moyens dont dispose le secteur de l’aide à la jeunesse, ce qui a des conséquences sur le bien-être du jeune. Reprenons un seul exemple : l’enfant placé dans une structure qui ne lui convient pas parce qu’il n’y a pas d’autre place ailleurs.

A propos Laurent Lebutte

Directeur dans l'Aide à la jeunesse depuis 2001, je suis convaincu de l'importance du réseau pour permettre un travail efficace dans notre secteur. C'est ainsi que j'ai accepté la présidence de SyPa en 2013.

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